Danaé avait été la première à avoir quitté le bois, déjà, désireuse de remettre un peu d'ordre dans sa mise. Elle avait donc fait un détour par sa chambre pour remettre une tunique propre et se recoiffer rapidement en soupirant et pestant sur l'indécrotable gaminerie de son grand frère chéri. Et elle avait bien pensé son "grand frère". Par bien des aspects, il était plus jeune, par d'autres, à commencer par le physique, il était plus jeune que lui. Elle songea un instant à la quantité astronomique de dossier à trier, consulter, signer, que Mhiryo lui avait gentillement laissé et se dit que cela reflétait bien sa passagère couardise en matière de travail et de responsabilités. Le jeune homme s'était en effet levé tôt, et avait entreprit de transférer sa paperasse dans le bureau de sa tendre et aimante soeur, qui, en se levant, n'avait pas vraiment apprécié le cadeau fraternel. Elle l'avait retrouvé dans les bois, en train de flâner, en se cachant de sa soeur, laquelle s'était vengée d'une horrible façon en envoyant le jeune homme dans les airs puis en lui faisant faire une longue chute dans le vide (suite à un moment d'inatention). Heureusement, il lui avait apparemment pardonné et ils avaient terminé leur petite pause avant l'effort par une course poursuite où la pauvre humaine s'était retrouvée distancée par son loup de frère...
Danaé entra dans le bureau de son frère avec sa liasse de parchemins dans les bras. En regardant autour d'elle, elle ne pu s'enpêcher d'admirer à nouveau la patience qu'avait son frère, malgré son impossible caractère, pour ranger ce bureau d'une façon si nette et brillante. Rien ne dépassait : les stylets à leurs place, les parchemins rangés par catégorie dans de grandes étagères et ses grandes tuniques bien brossées soigneusement pliées dans un grand coffre pour pouvoir se changer durant la longue journée de travail qui l'attendait chaque matin. En s'approchant du bureau rutilant de Mhiryo, la jeune prêtresse eut un pincement au coeur à l'idée que tous ces documents allaient soulever la poussière et rendre cette superbe surface bien négligée. Mais tant pis, il fallait se mettre à travailler une bonne fois pour toutes. Si personne ne le faisait, il n'y avait personne pour rattraper leur retard. Sauf que Mhiryo ne se trouvait pas dans son bureau. Sa soeur fronçà les sourcils en éxaminant la pièce d'un oeil critique. Il n'y avait aucune cachette : tout était trop bien rangé, il ne pouvait donc pas se dissimuler pour lui faire une farce. Même la grande armoire près de la porte n'aurait pu contenir tout le volume de son corp d'homme et même Danaé aurait eut du mal à s'y glisser avec aisance.
- Par tous les Dieux ! Où est-il encore passé ? Si je le reprend à flâner aujourd'hui, je promet solennelement de lui faire sa fête !
Ettouffant un nouveau soupir, elle s'assit sur le siège de son frère, attrappa un stylet et tira le premier parchemin de la pile. Il s'agissait d'une lettre royale en provenance de Cylicia. Il y était écrit le montant des dons fait par son Altesse au Sanctuaire. En comptant tous les chiffres, elle devina une somme absolument abérante. En échange de cela, le monarque demandait à ce que toutes, absolument toutes les demandes d'inscription en provenance de son pays soient acceptées, sans aucune condition. Cette lettre semblait bien étrange, elle y décela comme une condition pour recevoir leurs dons. Elle pesta intérieurement et en fouillant dans la pile, en découvrit plusieurs autres similaires, en provenance des autres pays alliés. Quel chantage ! De plus, on ne pouvait pas accepter n'importe qui ! Il fallait que l'élève démontre des dons magiques, faute de quoi tout enseignement devient inutile. Seuls les employés n'avaient pas pour obligation d'avoir des prédispositions en faisant leur demande ! Mais renvoyer une lettre pleine de verve et duement argumentée n'arrangerait rien du tout !
Elle mit les lettre de côté, et signa quelques reçus de commande en nourriture, mobilier, etc... Son frère se décida enfinj à s'annoncer, il enra dans le pièce comme si de rien n'était.
- Tu tombes bien toi ! Regarde un peu ce que je viens de recevoir ! C'est scandaleux !